Pauline : fondatrice de la revue cinématographique féministe Sorociné.

Pauline : fondatrice de la revue cinématographique féministe Sorociné.

Sorociné est à l'origine un podcast cinéma et féministe indépendant dont le premier épisode a été publié en mars 2018.

Depuis plus de 2 ans, l’équipe et les invité.es se retrouvent chaque mois pour aborder un thème en lien avec les représentations des femmes et minorités afin de mettre en lumière leur travail à tous les niveaux de la création cinématographique. Dans la lignée de son identité, Sorociné se développe sous un nouveau format, celui d'une revue qui vise à mettre en valeur la création cinématographique par le biais des questions féministes, progressistes et inclusives.

 

Salut Pauline, tu te présentes pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Je suis Pauline Mallet, journaliste et critique de cinéma indépendante depuis trois ans. J’ai 26 ans. Je suis membre du Syndicat Français de la critique de cinéma ; membre du comité long-métrage de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes, créatrice du podcast et de la future revue Sorociné.

Comment est née l’idée du projet de Sorociné ?

L’idée a germé à l’été 2017 quand j’ai commencé à découvrir l’univers des podcasts. Je n’avais, à ce moment là, pas le temps, ni le matériel pour me lancer. À l’automne 2017, malheureux hasard du calendrier, l’affaire Weinstein a éclatée. Je me suis dit que c’était le moment !

Puis en juin 2020, alors qu’on sortait du premier confinement, j’ai eu envie de lancer une revue papier. C’est un format que j’aime énormément et la création indépendante dont il fait preuve depuis quelques années (notamment à travers de superbes revues féministes comme Women who do stuff, et beaucoup d’autres) m’a inspiré pour me lancer à mon tour. Les revues cinématographiques actuelles, bien qu’elles soient intéressantes, mettent peu en avant les œuvres réalisées par des femmes et les femmes tout simplement, en lumière. Je me suis dit que c’était peut-être le moment de contrebalancer et d’apporter une proposition complémentaire.

Tu as eu recours à une plateforme de financement participatif pour financer ton projet, pourquoi ?

Depuis trois ans ma petite équipe (Amandine, Laura, Manon et Chloé ainsi que quelques invitées sur certains épisodes) et moi-même sommes entièrement bénévoles sur le projet Sorociné. Nous n’avons jamais gagné le moindre euros avec le podcast. La création indépendante, surtout avec la situation sanitaire actuelle, a peu de ressources. Le financement participatif permet à tout le monde de créer un projet tout en mettant les futur.e.s lectrices et lecteurs (dans le cas de la revue) au cœur de la création. C’est aussi un super moyen de savoir si notre projet a une résonnance et si il intéresse les gens.

Comment as-tu vécu émotionnellement la période de campagne ?

Le lancement a été un grand moment d’émotions. Le financement a rapidement atteint les 5 000 euros (sur les 10 000 euros espérés). Avec l’équipe on a fait un petit appel. Il y a eu quelques larmes. Puis, 10 jours plus tard le financement avait atteint les 100% de réussite. À la fin des 32 jours de campagne le financement a atteint 160%. D’autres larmes ont coulées (rires).

Quel était l’objectif ? L’avez-vous atteint ? 

L’objectif initial était d’atteindre les 10 000 euros. C’est la somme, de base, nécessaire pour la création de la revue. Avec l’argent récolté en plus nous avons pu faire appel à d’autres talents (maquettiste, etc ...), mieux rémunérer les signataires des articles, et donc faire en sorte que la revue soit aussi belle que respectueuse de celles et ceux qui ont œuvré à la création. Comme je le disais précédemment la campagne a durée 32 jours, a atteint 160% de réussite (15 982 euros) et 561 personnes y ont contribué.

Dirais-tu que la campagne de financement a été bénéfique pour ton projet ?

Plus que bénéfique. Sans cette campagne de financement et sans la réussite de la campagne le projet serait probablement tombé à l’eau. Premièrement parce que je n’avais pas l’argent nécessaire à la création mais en plus parce que j’aurais probablement pensé que le projet n’intéressait personne.

Si tu devais dire quelque chose à celleux qui ont financé ta campagne ?

Un immense merci, même si le mot parait dérisoire tellement il est petit comparé à ma reconnaissance. J’espère, sincèrement, que tout le travail fourni plaira aux futur.e.s lectrices et lecteurs de la revue.

C’est quoi les news chez Sorociné ?

Nous sommes activement sur la création de ce premier numéro qui sortira au mois de Mai. Ma co-rédac cheffe, Amandine, et moi-même sommes actuellement sur la relecture des (superbes) articles dont la deadline finale approche. On travaille aussi avec notre illustratrice et notre maquettiste pour toute la partie esthétique de la revue. C’est formidable de voir le projet se concrétiser.

Un mot sympa/un conseil pour les futures porteuses de projets ?

C’est très bateau mais simplement : osez vous lancer.
Je sais à quel point ça peut être difficile, surtout en ce moment. L’instabilité financière, le manque de perspective quant à l’avenir, parfois même le manque de soin (fatigue physique, mentale, etc), peuvent être un véritable frein à nos projets. Nous ne sommes pas toutes égales sur ce plan là et il ne faut pas oublier. Je souhaite à toutes celles qui veulent lancer des projets d’y parvenir.

Merci beaucoup, Pauline d'avoir répondu à nos questions. Nous attendons cette revue engagée dans nos boîtes aux lettres avec beaucoup d'impatience !


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